Mémoire sur la composition du khôl

Pour les plus courageux et courageuses, un mémoire algérien en français pour l’obtention du master de génie chimique ayant pour objet d’étude la composition du khôl et les moyens d’y repérer la présence de plomb.

Pas besoin d’être diplômé en chimie pour comprendre l’enjeu d’un tel mémoire de recherche sur la formulation des khôls contemporains dans les pays du Maghreb, d’Asie et du Moyen-Orient qui dérive des khôls anciens, traditionnellement à base de plomb depuis la plus ancienne Antiquité égyptienne.

Au travers de l’introduction, des analyses et des résultats, ce sont plusieurs khôls achetés dans différents commerces en Algérie dont le taux de plomb et ses causes sont analysés. D’un point de vue sanitaire, il est évident que la présence du plomb est importante pour les risques de saturnisme qu’elle induit, plus fortement encore sur les plus jeunes. Mais pour les Musulmans, l’enjeu est également spirituel puisque leur prophète lui-même a recommandé l’utilisation du khôl, au minimum comme soin, lui-même l’utilisant avant d’aller dormir, pour bénéficier de ses bienfaits.

Comment un croyant pourrait-il ne pas se fier aux paroles de son prophète et ainsi ne pas risquer de s’empoisonner toujours un peu plus en croyant faire un  acte pieu quand son khôl est toxique ?

On voit que les problèmes soulevés par le khôl vont bien au-delà d’un simple maquillage frelaté par des formulateurs peu scrupuleux mais concernent le lien d’un peuple avec son histoire, sa tradition, son chef spirituel et la confiance qu’on peut mettre en ses paroles.

Ce sont ces problèmes contemporains mais dont les racines remontent loin dans le passé que tentent de résoudre dans ce mémoire de recherche universitaire MM. Saha et Alia.

Mémoire : Etude de la composition chimique du khôl…

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Recette antique: khôl aux pétales de rose (DIY)

Voici une authentique recette de khôl antique d’une très grande simplicité et qui va véritablement vous surprendre par son aspect naturel, économique, son efficacité et son innocuité. Elle a été rapportée par Pline l’Ancien :

« La rose est astringente et rafraîchissante. On distingue l’emploi de ses feuilles, de ses fleurs et de ses têtes. (…)On brûle les feuilles pour les fards à paupières. »

Pline l’Ancien. Histoire naturelle. Livre XXI.

Ce qui a été traduit par « feuilles » de rose dans l’édition 2013 de la Pléiade est en réalité traduit par « pétales » dans la plupart des autres versions. J’ai essayé les deux et je peux affirmer que ce qui possède une réelle douceur et un confort digne des fards à paupières les plus agréables, c’est le pétale. Il est donc possible que le terme latin n’ait pas été très clair pour les traducteurs.

Matériel

  • Pétales de roses
  • Bougie
  • Pince à charbon
  • Mortier et pilon 
  • Palette vide
  • boîte à khôl et son bâton applicateur

Marche à suivre

Faites sécher une rose complètement.

Ceci fait, brûlez avec la pince plusieurs pétales ou même toute la rose si vous voulez avoir une réserve et adopter ce khôl.

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La rose brûlée ainsi n’est que pour bien faire comprendre de quoi il s’agit. En réalité, il faut brûler avec la pince, pétale par pétale, car le feu prend mal.

Quand les pétales sont carbonisés, faites-les tomber dans le mortier et écrasez-les sous le pilon. S’il reste des morceaux de pétale qui n’ont pas été brûlés, écartez-les pour ne garder que la poudre noire. Vous pouvez pour cela vous aider d’un tamis si vous le voulez, même si ce n’est pas obligatoire.

Transvasez un peu de votre poudre sur une palette et maquillez-vous tout de suite si vous le souhaitez; sinon, mettez-le dans votre boîte à khôl au moyen d’une petite pointe de couteau ou d’une petite cuillère à cosmétique, qu’on peut trouver par exemple sur Aroma Zone.

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Mortier, pilon, reproduction de palette à fard égyptienne avec la cendre de pétales de rose, boîte à khôl et son bâton applicateur.

Application

Vous pouvez appliquer votre fard au doigt ou au pinceau si vous l’utilisez comme fard à paupières gris anthracite ou bien l’appliquer au bâton à khôl au ras de vos cils pour un effet plus noir, plus intense et plus antique !

 

Voilà, vous venez de découvrir un authentique fard utilisé dans l’Antiquité, facile à faire, peu coûteux et qui vous fera un vrai regard de reine d’Egypte !

Vous ne me croyez pas ?

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Le khôl, mythe et réalité

Le khôl est un produit de maquillage noir en poudre qui possède un très grand pouvoir de fascination dans l’imaginaire collectif et ce pour plusieurs raisons. D’abord, parce qu’il est le premier fard connu de l’histoire et que nous y avons été sensibilisés par les oeuvres d’art égyptiennes représentant toujours des gens qui en portaient. D’autre part, en plus d’être esthétique, ce produit de maquillage était aussi un collyre, une préparation médicale destinée à soigner ou à protéger les yeux dans un environnement qui le nécessitait. Yeux agrandis, embellis et soignés en même temps : il n’en fallait pas plus pour impressionner les autres civilisations qui ne l’avaient pas créé.

Mais le khôl inventé par les Egyptiens impressionne aussi les scientifiques d’aujourd’hui car il présente certainement le premier processus chimique dans un but médicinal : la production synthétique de laurionite, dérivée de la galène en réalité très rare dans la nature et qu’ils obtenaient au bout d’un lent processus d’un mois. Or, la galène, composée de plomb, est évidemment toxique sans ce procédé complexe qui lui permet de « perdre toute sa causticité« , selon les termes de Dioscoride, médecin grec qui en a révélé le procédé. La laurionite ainsi synthétisée devient alors non seulement inoffensive, mais de plus protectrice, apte à activer les défenses immunitaires, d’où son emploi dans le khôl devenu beaucoup plus que du simple maquillage et justifiant ainsi son importance dans les papyrus médicaux traitant de maladies oculaires, comme le célèbre Ebers.

Ce premier khôl, impressionnant par la technologie vieille de plus de 4000 ans et pourtant pointue dont il est issu, est un peu l’arbre qui cache la forêt. Dans son article « le khôl, médicament oculaire de l’Antiquité à nos jours », Michel Faure nous explique en effet que le mot khôl a tout autant désigné le collyre noir, la façon de l’appliquer, toutes sortes de collyres secs aux compositions très différentes, mais aussi la galène, l’antimoine et le charbon. De la même façon, selon qu’il est vendu dans un pays où les contrôles sanitaires sont stricts et que la législation interdit l’emploi de substances toxiques tels que la galène et l’antimoine – ingrédients pourtant traditionnels du célèbre fard – le khôl ne désigne pas le même produit dans ses actifs comme dans son innocuité. Ainsi, au Maghreb, en Asie, et au Moyen-Orient, de nombreux khôls contiennent une proportion de plomb qui, parfois non négligeable, provoque souvent des empoisonnements même chez les enfants en bas âge et est devenu une préoccupation de santé publique parmi les communautés héritières de cette tradition.

Car effectivement, mettre du noir sur ses yeux pour les agrandir et faire plus joli comme nous le faisons en Occident, ou en mettre pour soigner ses yeux et éloigner le mauvais oeil, ce n’est pas le même acte culturel. Dans le premier cas, seule une femme qui veut s’embellir en mettra, et dans le second, ce sera toute la famille qui aura, de plus, la fierté d’obéir à la tradition et de faire un acte sanitaire et rituel. Car il faut le reconnaître: le khôl est un produit aussi historique que culte dont n’importe quelle personne serait fière si elle l’avait dans sa culture, comme on est toujours fier du produit national que le monde entier admire et nous envie. Mais c’est aussi ce qui va inciter à la fraude d’un côté et la naïveté de l’autre…

Le plomb, en effet, provoque le saturnisme et hormis la couleur noire, le khôl des anciens Egyptiens semble ne rien avoir de commun avec le khôl d’aujourd’hui qui ne se fait certainement pas en un mois en respectant toutes les étapes rigoureuses pour créer la laurionite de synthèse. Autrement dit, ce qu’on appelle khôl est soit un cosmétique destiné uniquement au maquillage qui peut être soit inoffensif dans un contexte de législation stricte et de contrôle rigoureux, soit potentiellement dangereux par la présence de plomb dans un contexte moins rigoureux. Ou, au contraire, cela désigne l’ancien produit cosmétique des Egyptiens qui savaient soigner et embellir en transformant un métal toxique en un produit soignant et protecteur mais qui n’existe plus. Les uns et les autres ne doivent pas se confondre car hormis la fonction d’un maquillage noir pour les yeux, ils n’ont rien de commun.

Qu’on y réfléchisse dans un contexte de santé publique : d’un point de vue éthique, qui accepterait de risquer d’empoisonner une personne avec du plomb sous le prétexte que, théoriquement, sous forme de laurionite, il devient protecteur ?

Ainsi, le souvenir du vrai khôl égyptien antique nous met face à un dilemme moral qui nous oblige à rester dans les limites de la spéculation et des théories pour les uns, dans la confiance aveugle et dangereuse pour les autres… IMG_6385.JPG

Plus sur ce passionnant sujet :

Le khôl égyptien et médecine traditionnelle

le khôl, médicament et fard oculaire de l’Antiquité à nos jours

( Photo à la Une : Boîtes à khôl des Antiquités égyptiennes du Louvre; boîte à khôl, galène et poudre de khôl contemporains provenant d’Asie et du Moyen-Orient )

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Analyse du khôl égyptien

Voici un court mais intéressant documentaire scientifique qui décrypte les secrets millénaires de fabrication du khôl égyptien, à la fois maquillage et soin aussi complexe à réaliser que très ordinaire à porter.

(Photo à la Une : galène, brillant et toxique minerai de plomb à partir duquel on faisait le khôl dans l’Egypte antique.)

 

Que nous apprennent les recettes de beauté de Cléopâtre ?

Les fragments qui nous restent des recettes de beauté de Cléopâtre sont au nombre d’une vingtaine. Le premier sentiment que ça laisse est que ça fait vraiment peu. C’est la première déception.

La seconde déception, majeure, est que ces recettes sont difficiles voire impossibles à réaliser et à concevoir psychologiquement puisque certains ingrédients comme des têtes de souris mortes et autres excréments de souris, dents de cheval et moelle de cerfs sont particulièrement rebutants. L’utilisation de tels ingrédients n’est pas propre à Cléopâtre : on les retrouve dans d’autres recettes cosmétiques ou médicales de son époque et au-delà puisque des livres de magie plus tardifs en sont pleins. En effet, il ne faut pas oublier que les Anciens ne disposaient à peu de choses près que de leur environnement pour inventer des remèdes. Autrement dit, notre répugnance ne doit pas nous aveugler sur leur créativité et leur volonté de soulager les maux des êtres vivants ( puisqu’ils soignaient aussi les animaux) et trouver des solutions aux différents problèmes posés par l’existence.

La majorité des recettes de Cléopâtre concernent des soins pour les cheveux et des moyens de lutter contre l’alopécie. Ce n’est pas propre à Cléopâtre. Toute l’époque est parcourue de ces préoccupations qui démontrent surtout l’importance de la chevelure dans l’intérêt pour l’esthétique, ce que confirme l’étude de Pierre Brûlé sur la question dans son livre Les sens du poil. Ainsi, le nombre de recettes de Pline destinées à faire repousser les cheveux est impressionnant ! Par ailleurs, d’un médecin à l’autre et même chez Pline, on retrouve certaines recettes déjà mentionnées chez Cléopâtre, et ce jusqu’à la fin de l’Antiquité. D’un auteur et d’un ouvrage à l’autre, il est vrai, les médecins reprennent le travail de ceux qui les ont précédés.

On peut donc en conclure que retrouvant les recettes de Cléopâtre d’un traité à l’autre de médecine, celle-ci n’a rien apporté de neuf sur ces questions. En effet, si les recettes se reprennent d’auteur en auteur, difficile d’en vérifier la provenance. Pourtant, chaque nouvel auteur a bien repris une recette spécifique de Cléopâtre pour enrichir son contenu et prétend même parfois l’avoir utilisée en précisant bien qu’il s’agit d’une recette de la grande reine d’Egypte. Le nombre de recettes conservées sur la question des cheveux et l’absence de la plupart des autres types de recettes semble plutôt démontrer que c’est en matière de soins pour les cheveux que Cléopâtre semble avoir innové aux yeux de ses contemporains et même successeurs, et c’est pourquoi ils ont conservé ses recettes sur le sujet et non les autres. La médecine à Alexandrie était d’ailleurs très novatrice puisqu’elle s’organisait pour la première fois autour de la bibliothèque avec la collaboration de plusieurs médecins mettant en commun, discutant leur savoir, comme l’université aujourd’hui. Les Ptolémée, épris de savoir, avaient donné cette impulsion à la recherche médicale de l’époque et bénéficiaient de ses avancées. Cléopâtre ne fit pas exception.

L’autre point intéressant à soulever est l’authenticité. On s’est longtemps interrogé sur l’authenticité des recettes attribuées à Cléopâtre jusqu’à la découverte en 2007 d’un papyrus attribuant le Kosmètikon, non à Cléopâtre même mais à quelqu’un qui compilait ses recettes. Ayant fait la recette de son nettoyant parfumé, j’en ai acquis la certitude que sa complexité et son luxe démontraient effectivement son caractère royal, ce qui s’est trouvé confirmé par la façon dont on faisait les parfums dans l’Antiquité.

Mais il y a plus. En effet, on retrouve dans le livre d’un médecin de l’Antiquité la recette d’un remède personnel de Ptolémée, le fondateur de la dynastie alexandrine à laquelle appartenait Cléopâtre. Or, sa composition est très proche de celle du parfum et détergent de Cléopâtre, ce qui, au minimum, signifie que les recettes de la dernière reine d’Egypte sont authentiques et que ce parfum qu’elle portait était au moins dynastique, comme je le soupçonnais et l’ai écrit dans mon livre. Mais cela veut dire aussi qu’il y a une adéquation entre les odeurs et les pratiques médicales puisque les ingrédients du parfum de Cléopâtre servaient à soigner son ancêtre et certainement toute la lignée s’étendant du premier au dernier, c’est-à-dire Cléopâtre elle-même. D’un parfum de Cléopâtre, on passe peut-être à un parfum dynastique dont se seraient servi les autres Ptolémée.

Enfin, après avoir lu tout et n’importe quoi sur les soit-disant recettes de Cléopâtre qu’on trouve sur internet et ailleurs, de son supposé démaquillant à l’huile de ricin à son bain au lait d’ânesse en passant par son maquillage, je peux vous affirmer qu’il n’y a rien de tout cela dans les fragments restants du Kosmètikon. Mais voici malgré tout les produits actifs qu’elle utilisait réellement, qui fonctionnent et qu’on emploie toujours : l’argile blanche pour nettoyer les cheveux, l’huile de myrte pour les faire pousser et la noix de galle pour les teindre en noir. Des astuces qui sont surtout connues des femmes africaines ou méditerranéennes, ce qui, on ne va pas se mentir, est quand même assez logique.

Et malheureusement, la plupart des autres ingrédients prétendument utilisés par Cléopâtre ne l’étaient pas.

( Photo à la Une : morceau brut d’argile blanche proche de ce que devait employer Cléopâtre pour laver ses cheveux. )

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Le mastic du lentisque

Grand amateur de soleil, le pistachier lentisque est un arbuste méditerranéen qui pousse dans les garrigues et les maquis. Employé pour ses nombreuses vertus médicinales, on utilisait des feuilles aux graines en passant par l’écorce, les fruits dont on fait l’huile, et surtout le mastic.

Dans son Histoire naturelle, en effet, Pline mentionne notamment l’utilisation de ses feuilles pour teindre les cheveux et du mastic pour tendre la peau du visage et parfumer l’haleine. A son époque, le mastic de l’île de Chios passait pour le meilleur. Deux mille ans plus tard, l’île de Chios produit toujours cette fameuse oléo-résine obtenue par incision de l’écorce et qui fait sa célébrité.

Car s’il est peu connu en Europe occidentale, le mastic du lentisque – qui a malgré tout laissé dans notre langue le verbe  mastiquer et le nom mastication – l’Orient n’a jamais cessé de l’employer, de l’Europe au Maghreb – dans les régions méditerranéennes globalement – dans les pâtisseries, liqueurs, mais surtout dans l’hygiène bucco-dentaire, puisqu’il était utilisé et l’est toujours comme gomme à mâcher pour parfumer l’haleine et renforcer les dents. En médecine, il a également pu être utilisé pour combler les caries à une époque où le plombage contemporain ne se faisait pas, et est toujours employé dans la lutte contre les ulcères gastriques dus à la bactérie Helicobacter pylori responsable de la majorité de ce type d’ulcère, car il est désormais prouvé qu’il est efficace contre celui-ci.

Comme certaines résines issues d’un arbre, le mastic du lentisque sent particulièrement bon, même si c’est assez léger, et c’est justement ce qui lui permet de parfumer l’haleine comme il le faisait au temps de Pline puis plus tard au temps des harems où les sultanes le consommaient. Sa senteur résineuse et boisée est unique, malgré sa proximité olfactive avec d’autres résines auquel il ressemble nécessairement un peu.

Conditionnées pour la mastication, les gommes-résines peuvent être moyennes ou grosses.

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Comme chewing-gum, le mastic du lentisque est une résine et non un dérivé du pétrole, possède un goût naturel durable et ne contient pas de sucre tout en étant délicieux . En outre, si on souffre d’ulcères gastro-duodénaux induits par Helicobacter pylori, mastiquer la résine peut s’avérer salutaire car c’est une bactérie souvent résistante aux médicaments. On peut acheter ce produit d’exception, décliné dans plusieurs autres délicieux produits alimentaires comme des bonbons, et cosmétiques comme des dentifrices chez Anemos, société basée à Chios.

Mais parfois, il est conditionné pour être exclusivement vendu comme encens, comme c’était le cas dans l’Antiquité puisqu’il fait partie des ingrédients du Kyphi, le célèbre encens sacré de l’Egypte ancienne. Dans ce cas-là, il est plutôt proposé sous forme de petits grains de couleur plus jaune dont la senteur est beaucoup plus concentrée, au point que quelques grains sur le charbon suffisent à embaumer délicieusement la pièce. IMG_6277.JPG

On en trouve dans cette autre magnifique boutique proposant résines et bois à brûler de toutes cultures et particulièrement ceux qu’on trouvait dans l’Antiquité, chez Arbor’essences,  petite société française.

Reste que malgré son usage dans l’hygiène bucco-dentaire, je n’ai toujours pas réussi à percer le mystère de son utilisation pour tendre la peau, comme le raconte Pline, n’étant parvenue, au bout de mes tests, qu’à réinventer la colle, de celles qui détruisent les casseroles…Enfin, Pline devait dire vrai, car eux ont l’air de très bien savoir comment l’employer : 

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Les cuillères à fards

De quelque époque qu’ils puissent être, les objets de la beauté sont nombreux. Certains sont constants, malgré des progrès techniques ayant permis de les améliorer comme les miroirs qu’on reconnaît bien quand on les voit exposés dans les musées même si 4 millénaires nous séparent. Il en est de même pour les peignes, les épingles à cheveux, pinces à épiler et rasoirs.

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D’autres, plus mystérieux, n’ont pas révélé tous leurs secrets. C’est le cas des cuillères à fard qu’on retrouve souvent dans les collections égyptiennes de l’Antiquité et qu’on suppose avoir servi pour les recettes d’onguent ou de khôl. Néanmoins, on n’en a aucune certitude car ces élégants petits objets, souvent en bois, n’ont rien révélé de ce qu’ils contenaient il y a de ça plus de 3000 ans. Pour semer encore plus le trouble, certaines de ces cuillères possèdent un couvercle coulissant évoquant en même temps une boîte, loin finalement de la cuillère telle que nous la connaissons

Cuillère fard 1.

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Par ailleurs, ces beaux objets retrouvés dans des tombes et exposés dans plusieurs musées du monde présentent une grande variété de motifs, parfois inattendus, allant d’hommes ventrus, fleurs de lotus, servantes, roseaux, mais aussi d’animaux, et particulièrement des animaux entravés dont les pattes peuvent être unies et ligotées. Ce motif, aussi récurrent qu’incompréhensible de nos jours, semble avoir une portée symbolique, comme si, finalement, l’acte de se farder consistait à museler cette partie animale de soi-même pour révéler son caractère humain, celui qui le rapproche de la divinité.

En effet, en Egypte ancienne, se maquiller était à la fois un acte médical comme le révèlent les papyrus médicaux et les analyses des principes actifs du khôl, et à la fois un acte mythologique, Horus ayant réparé son oeil arraché et restauré l’équilibre universel par cet acte.

cuillère fard

Mais, bien entendu, sans certitude sur leur fonction, mieux assurée lors de la présence d’une spatule, cette hypothèse n’est que réflexion personnelle et pure spéculation, comme l’est peut-être celle de faire figurer ces mystérieux objets au nombre des accessoires de mise en beauté. IMG_3370

Mais connaissant la place que prenait la beauté et les soins dans l’Egypte antique et la façon dont on réalisait les recettes, et partant du principe que certaines cuillères portent le nom de prestigieuses reines d’Egypte, il y a fort à parier que leur fonction a été correctement attribuée.

( Photos : collection de cuillères à fard du Musée du Louvre.)

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Ingrédients et actifs cosmétiques de l’Antiquité

Les recettes de l’Antiquité emploient majoritairement des ingrédients naturels même si certains peuvent être issus de processus chimiques découverts lors d’analyses du contenu de fioles retrouvées intactes au cours de fouilles archéologiques. C’est le cas avec le khôl égyptien antique, par exemple, dont il est désormais avéré qu’un des composants se retrouve rarement à l’état naturel et qu’il a été chimiquement composé. Dans ces cas-là, il n’y a pas de doute quant à la volonté d’utiliser cet ingrédient plutôt qu’un autre. C’est d’autant plus vrai qu’il est désormais établi que le dérivé du plomb, chimiquement composé et toxique, était ce qui conférait au khôl égyptien son rôle médicinal et protecteur qui lui vaut encore sa réputation.

Mais ce cas est loin d’être majoritaire et d’une manière générale, c’étaient avec des ingrédients naturels de leur environnement direct, combinés ou cuits que les Anciens créaient leurs cosmétiques, parmi lesquels on peut compter les produits issus des animaux, des minéraux ou des végétaux. Un cosmétique antique, c’est en effet bien souvent un cataplasme à base de minéral, d’animal mais plus souvent un végétal, cuit ou cru mêlé à du vin, de l’huile, de l’eau miellée ou du lait. Pour autant, ce n’est pas n’importe quelle huile, ce n’est pas n’importe quel lait, n’importe quel animal ou végétal.

Mais en quoi est-ce dû à une véritable connaissance pratique ?

Les méthodes scientifiques basées sur l’observation, la reproductibilité de phénomènes et tests dans différentes situations pour vérifier un fait sont des méthodes modernes. Pourtant, certains ingrédients, voire produits, continuent d’être utilisés comme dans l’Antiquité. L’exemple le plus célèbre est le cérat de Galien, première cold cream de l’histoire à base d’eau, d’huile et de cire, qu’on continue d’employer et dont la formulation est l’exemple même de l’émulsion classique à la base de toute crème cosmétique. Sa conception remonte pourtant au II ème siècle après J-C.

Même si cet exemple est loin d’être le seul et donne l’impression que les Anciens possédaient une grande compréhension de ce que pouvait être un cosmétique efficace par leurs capacités d’observation et de compréhension auxquelles on doit la création de recettes de beauté qui fonctionnaient vraiment, il est en réalité difficile de distinguer ce qu’ils devaient à ces qualités de ce qu’ils devaient à un fond culturel à l’origine de leurs croyances, souvent erronées. Et la première d’entre elles est la théorie des humeurs sur laquelle se fondait toute la médecine dont les cosmétiques venaient, tout comme les médicaments dans la catégorie de laquelle les recettes de beauté entraient bien souvent.

Ainsi, si pour soigner les problèmes de vue à l’époque de Pline, on donnait des crottes de chèvres ( si, si !) parce qu’on pensait que celles-ci ne souffraient d’aucune affection oculaire grâce leur alimentation, c’est par une logique à peu près semblable qu’on recommandait à ceux qui perdaient leurs cheveux d’appliquer sur leur crâne la galle de l’églantier ( photo à la Une ), très certainement à cause de son apparence chevelue. Pareillement, on donnait de la graisse d’ours dans la même affection, sans doute en raison de son épaisse fourrure. Une logique qu’on conserva longtemps puisqu’au Moyen-Age, on donnait des noix à ceux qui souffraient de maladies du cerveau à cause de leur ressemblance avec celui-ci.

Dans d’autres cas, c’est la culture qui imprégnait le jugement. En médecine, par exemple, l’achillée était connue pour guérir les blessures. Mais on ne peut dire si c’est vraiment Achille – dont la plante porte en effet le nom – qui découvrit la plante comme le raconte Pline puisque Dioscoride, son prédécesseur et inspirateur n’en a pas parlé. Dans le cas qui nous préoccupe, celui des cosmétiques, Pline cite l’hélénium, une herbe attribuée à Hélène et de laquelle, quand on connaît la mythologie et qu’elle est la seule explication du monde, on doit nécessairement s’attendre à ce qu’elle améliore le teint et rende belle, vertus qu’on lui attribuait en effet. Néanmoins, objectivement, ça paraît peut-être exagéré pour une simple espèce de thym…

C’est à cause de tout cela, de ce qui fonctionne dans les produits utilisés dans l’Antiquité et de ce qui est dû à la logique – pas toujours synonyme de vérité pour autant – ou à la culture, toutes deux ayant pu avoir exercé un effet placebo sur ceux convaincus que ces remèdes fonctionnaient, qu’il faut savoir garder l’esprit curieux et attentif sans cesser de tester pour parvenir à établir ce qui peut avoir été effectivement efficace. Une tâche qui s’avère de toute façon d’un grand intérêt.

( Photo à la Une : Bédégar, galle de l’églantier due à un insecte. Image trouvée sur le blog Florémonts consacré à la connaissance des plantes sauvages )

Cet article est la propriété du site Le labo de Cléopâtre. Il est interdit de le reproduire sans l’autorisation de son auteur.

Recette de Cléopâtre : le chou séché (DIY)

La recette la plus simple de Cléopâtre est traduite ainsi par Anne-Lise Vincent dans son mémoire sur les fragments du Kosmètikon :

« Contre la chute des cheveux qui se produit en l’absence de maladie. Appliquez du chou séché broyé fin avec de l’eau. »

Ceux et celles qui viennent sur ce blog le savent : les recettes de beauté de Cléopâtre ne sont ni simples ni glamour, à part celle de son nettoyant parfumé qui, sans être simple, a quand même le bénéfice de sentir bon malgré les 2000 ans qui nous séparent. Cette recette est la plus simple de celles qui nous restent de Cléopâtre pour plusieurs raisons : elle ne nécessite qu’un seul ingrédient, elle  ne demande pas de plantes sauvages parfois difficiles d’accès, ni d’animaux ou de parties d’animaux comme c’était courant dans la médecine antique mais aujourd’hui parfaitement incompatible avec nos moeurs. Au contraire, le chou est un ingrédient commun que nous consommons toujours.

Malgré cela, cette recette a des inconvénients : comme la plupart des recettes de Cléopâtre, elle concerne l’alopécie, problème rare chez les femmes, elle demande de se mettre du chou sur la tête avec l’odeur que ça suppose, le contact inattendu et l’aspect déroutant si ce n’est rebutant d’un tel produit à se mettre sur la peau.

Enfin, un autre inconvénient qui ne frappe pas immédiatement avant l’exécution mais qui se révèle à la réalisation : que faisait-on du chou ? Combien de temps l’appliquait-on ? Etait-ce une cure, un produit qu’on gardait le plus longtemps possible ou qu’on appliquait un court laps de temps ? En l’absence d’indications, plus précises de la part de Cléopâtre comme des autres médecins donnant des recettes à cette époque-là, il faut deviner, reconstituer, comprendre inventer ce qui manque. Parce que c’était évident pour tout le monde à l’époque, rien n’a été précisé, mais pour nous, c’est un vrai défi !

  • Matériel pour cette recette
  • 1 gentil cobaye perdant ses cheveux
  • 1 chou vert
  • 1 grand couteau de cuisine
  • 1 four
  • 1 mixeur
  • 1 tamis
  • 1 large bol pour recueillir la poudre de chou tamisée à réutiliser pour le mélange
  • 1 bocal ou une boîte hermétique pour recueillir le chou séché
  • De l’eau

 

Soyons clair : le chou séché, ça se réalise. Or, le chou est le seul légume qu’on retrouve dans les contrées les plus froides aux climats les plus ingrats. Donc, quoi que vous fassiez, il est coriace : sa résistance est à toutes épreuves et s’il y a bien un super légume sur terre, on peut vraiment dire que c’est lui ! Le chou, il va donc falloir le sécher, mais pour obtenir la poudre fine qui fera que le cataplasme tiendra sur la tête, il faudra couper l’arête centrale sur chaque feuille, sans quoi, cela fatiguera le mixeur et le rendra moins efficace. La poudre sera donc moins fine et n’adhérera pas sur la tête.

  • Recette

Préchauffer le four à 1. Détachez suffisamment de feuilles de chou pour en remplir la plaque du four sans leur permettre de se chevaucher. Retirez avec votre couteau la grosse arête centrale de chaque feuille.

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Posez-les à plat sur la plaque en évitant de les faire se chevaucher pour permettre un séchage uniforme. Enfournez jusqu’à ce que les feuilles de chou soient complètement desséchées et craquent comme des chips quand on les manipule. ( Cela prend près de 5 à 6 heures environ.)

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( Pour mon premier essai, je n’avais pas pas compris qu’il fallait retirer l’arête centrale car Cléopâtre ne le précise pas : c’est à l’expérience que ça se comprend !)

Passez les feuilles de chou au mixeur, sortez la poudre et passez-la au tamis pour vous assurer de la conserver la plus fine possible, puis mettez-la dans un bocal hermétique en attendant de l’utiliser.IMG_4007

Le jour de l’utilisation, prélevez un peu de poudre, ajoutez peu d’eau, juste assez pour pouvoir faire un cataplasme.

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Appliquez le cataplasme sur les zones gagnées par la chute des cheveux. Vous pourrez vous apercevoir que le produit est stable et recouvre parfaitement la calvitie sans bouger.

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Ensuite, combien de temps faut-il laisser poser le mélange ? En l’état, je dirai autant de temps que votre cobaye peut l’assumer et le tolérer ! Nous, nous avons fait deux applications de 3 heures.

Quel a été le résultat ? Les cheveux n’ont pas repoussé, mais apparemment, le contact a été agréable et le confort du cuir chevelu s’est trouvé amélioré. Néanmoins, après l’application, le crâne a gratté partout où on avait posé le cataplasme, comme si la production de cheveux avait un peu envie de reprendre, de l’avis du cobaye. Néanmoins, les difficultés techniques que représente cette recette à tous les niveaux de sa réalisation et de son application font qu’il est assez délicat de multiplier les tests.

Dernière remarque : pendant le séchage du chou, voire un peu au-delà, votre appartement s’imprègne tellement de son odeur que les voisins vont s’imaginer qu’une famille de gens de l’est habite clandestinement à côté de chez eux. Moi, j’ai un nom polonais, je peux donc assumer avec humour ( d’autant plus que comme beaucoup de gens de l’est, je vénère le chou !), mais vous, réfléchissez-y à deux fois avant de tenter cette recette.

( Photo à la Une : ma première poudre de chou, avant que j’enlève l’arête centrale. On distingue bien les feuilles extérieures, vertes, des feuilles intérieures, jaunes, séchées en deux temps distincts puis superposés dans le bocal. La poudre est plus grossière : elle tenait mal sur la tête, c’est ce qui m’a fait comprendre que ce ne devait pas être la consistance du produit initial.)

Cet article, ces photos et recettes sont la propriété du site Le labo de Cléopâtre. Il est interdit de les reproduire sans l’autorisation de leur auteur.

 

Du détergent au parfum de Cléopâtre

Ceux qui sont abonnés à mon blog le savent : j’ai reproduit un authentique cosmétique de Cléopâtre issu du Kosmètikon, son livre consacré aux cosmétiques. Les recettes, authentifiées par un papyrus retrouvé en 2007, retrouvées par fragments dans des livres de médecins de l’Antiquité, ont ensuite été traduites, commentées et réunies en un mémoire universitaire.

  • Un détergent ?

La recette, que j’ai d’abord transformée en un parfum huileux, fut d’abord décrite comme celle d’un détergent pour le visage et le corps par Aetius d’Amide qui l’avait retranscrite dans ses cours de médecine.

Il était précisé qu’il avait une odeur agréable. Quand on étudie le produit, on voit que les ingrédients les plus nombreux sont odorants tandis que les ingrédients censés prendre le plus de volume sont un oléagineux et un siccatif, autrement dit un desséchant.

Quand un auteur transmet une recette, vous la réalisez comme il le dit, par respect pour lui, d’abord, et aussi parce qu’au bout de près de 2000 ans, vous savez bien que lui seul possède la clé de recettes de beauté inconnues de votre civilisation. J’ai donc réalisé le produit conformément à la description et quand je l’ai eu réalisé, je l’ai employé moi aussi comme un détergent, mais aussi comme un déodorant, bien que ça n’ait pas été écrit.

Pourquoi comme un déodorant ?

Il faut réaliser ce produit et le sentir pour comprendre. C’est un produit à la fois odorant et agréable, comme le dit Aetius d’Amide, et il n’est pas difficile de s’apercevoir que ce n’est pas un détergent ordinaire. Parmi les recettes de Cléopâtre, il reste d’ailleurs un autre détergent qui n’est pas destiné à parfumer, ce qui nous prouve assez qu’il n’était pas besoin d’une demi-douzaine d’ingrédients odorants pour créer un nettoyant. Ce produit fait donc naturellement penser à un parfum.

  • Un parfum ?

Ayant pris le cosmétique de Cléopâtre pour un détergent, je ne me suis pas demandé si, à cause de sa nature très odorante, il n’avait pas plutôt été conçu comme un parfum. C’est à la faveur de l’article de Pline sur les parfums que la question s’est posée. En effet, au milieu des autres compositions plutôt vagues de parfums créés à cette époque, celle du parfum sec, appelé diapasma, a attiré mon attention. D’après Pline comme d’après les notes de son traducteur chez la Pléiade, un diapasma est un parfum sec constitué de matières odorantes et d’un siccatif, ce qui caractérise aussi le détergent de Cléopâtre.

  • Détergent ou diapasma ?

La question peut être posée car quoi faire de l’oléagineux, majoritaire dans la recette ? Dans la description du diapasma, sa présence n’est pas mentionnée, mais ça ne veut rien dire, d’abord parce que tout parfum composé a besoin d’une base neutre majoritaire pour créer une harmonie. Un oléagineux, dans un parfum liquide, serait l’huile de base dans un parfum antique et l’alcool dans un parfum moderne. Ensuite, les Anciens ont eu tendance à occulter certaines choses, soit qu’elles étaient connues de tous soit qu’au contraire, elles n’aient pas été connues d’eux. Autrement dit, un diapasma pouvait très bien contenir d’autres ingrédients indispensables non mentionnés.

Reste la question de la mention « détergent » sur ce produit d’après Aetius d’Amide. Reproduisait-il également le mode d’emploi de Cléopâtre ou a-t-il juste donné un emploi nouveau à un produit dont il aimait la recette mais qu’il n’a pas su reconnaître comme un parfum, l’usage s’étant perdu, par exemple. Ce n’est en effet pas impossible puisqu’il écrivait au VI ème siècle ap. J-C quand Cléopâtre a vécu au I er avant J-C, autrement dit 600 après !

Et ne pourrait-on penser que ça puisse être un mélange des 2 ?

  • Le vrai parfum de Cléopâtre

En revanche, ce qui paraît évident, c’est que le parfum du détergent était bien celui de Cléopâtre. Les auteurs grecs et latins parlent facilement de parfums royaux, et dans son Histoire naturelle, Pline donne la composition du parfum des rois Parthes et d’autres parfums célèbres à son époque, dont le nombre d’ingrédients variait de un – comme le parfum exclusif de myrrhe – à 26 dans la cas des rois Parthes. Un peu entre les deux, le parfum de Cléopâtre contenait 10 ingrédients.

Quoi qu’elle ait fait de ce produit odorant, il est certain qu’il la distinguait comme reine, le parfum étant, dans l’Antiquité, l’apanage des riches, des rois ou des dieux, et il paraît certain également qu’il soit né de son propre goût pour certains ingrédients parmi ceux dont toute l’Antiquité savait faire des parfums – ou plus exactement, le goût de sa lignée ptolémaïque, les senteurs présentes dans ce produit concordant parfaitement avec les conquêtes d’Alexandre.

Dont :

Cet article et cette photo sont la propriété du site Le labo de Cléopâtre. Il est interdit de les reproduire sans l’autorisation de son auteur.