Les étapes du kyphi en images

Depuis plusieurs années, déjà, ce blog délivre des articles sur les cosmétiques et les parfums antiques. Mais le Labo de Cléopâtre, c’est aussi un atelier et une boutique artisanale, dont vous retrouvez les produits sur Etsy, dans l’intimité desquels je ne vous fais pas assez entrer.

C’est pourquoi je vous invite dans l’intimité de la réalisation d’un kyphi tel que je le pratique, sachant que j’en propose plusieurs, sur la base des différents textes que j’ai rencontrés sur le sujet qui en parlaient et qui m’ont permis de tenter des recettes, jamais parfaites, jamais semblables, mais qui permettent de s’approcher néanmoins du produit d’origine.

Il y aurait en effet plein de choses à dire sur les végétaux de l’Antiquité contre ceux de l’époque moderne, l’utilisation de ce qu’on appelle une plante toxique et qui n’était pas crainte à l’époque, l’emploi du kyphi lui-même, le choix de remplacer certains ingrédients introuvables par d’autres leur ressemblant, etc. En somme, la question revient entre le « doit-on faire sachant que ce ne sera pas vraiment ça » et « renonçons car nous savons que ce ne sera pas parfaitement ça ».

Dans mon atelier, le verre du kyphi est à moitié plein. Ca tombe bien, outre sa fonction d’encens, il aromatisait aussi le vin, surtout dans sa fonction de médicament ! Et dans ma boutique, il en est le produit phare, puisqu’on m’en a commandé des Bermudes à l’Angleterre, en passant par  la France, l’Irlande, Hawaï, et les Etats-Unis où il est très apprécié – les pays anglo-saxons semblant vraiment être amateurs de kyphis et de culture égyptienne.

C’est d’ailleurs dans le vin que tout commence puisque les raisins secs y séjournent avant de s’y faire ajouter tous les aromates complexes qui viendront lui donner sa senteur si caractéristique. De tous les produits de ma boutique, le kyphi est celui qui demande le plus de travail. Le jour du mélange, déjà, puisqu’il faut réduire tous les ingrédients qui ne le sont pas en une poudre, que ce soit au mortier ou à la meule. Le tamis est justement là pour déterminer ce qui doit y passer. Enfin, le miel est ajouté et la préparation peut passer au mixeur.

Une fois devenue une pâte, le kyphi va encore patienter une semaine, évaporer le vin qui lui restait, gagner en arômes en séchant et devenir collant – à condition d’être retourné chaque semaine et protégé le reste du temps. La dernière étape – la plus longue après le mélange – est celle du façonnage en pastilles. C’est sous cette forme que je leur fais subir leur dernier et plus long temps de séchage dans un meuble dédié où ils sont à l’abri de la lumière et de la poussière. En toute dernière phase, je les empaquette dans de petits sachets individuels réalisés à la main. Ce sont eux qui rejoindront les colis et que vous déballerez un par un chaque fois que vous souhaiterez les faire brûler.

J’en propose plusieurs recettes, tous gréco-égyptiens pour l’instant, issus des livres des médecins de l’Antiquité. Les kyphis de la boutique sont ici

Cet article et ces photos sont la propriété du site Le labo de Cléopâtre. Il est interdit de les reproduire sans l’autorisation de leur auteur.

Dans le Labo de Cléopâtre

Aujourd’hui, je vous fais entrer dans le Labo de Cléopâtre, pour vous en faire découvrir tous les aspects, car si la démarche est claire pour moi, il est possible qu’elle soit un peu nébuleuse pour vous.

Le Labo de Cléopâtre, c’est d’abord un blog, que vous suivez parfois, que vous découvrez par hasard d’autres fois. Son nom n’est pas un hasard, car il est né après que j’aie reproduit un cosmétique de la grande reine d’Egypte à partir d’une recette des fragments restants du Kosmètikon, le livre de cosmétiques perdus de Cléopâtre. Je décidai à ce moment-là d’étudier les recettes de beauté de la dernière reine d’Egypte. Mais, soyons honnête, beaucoup sont répugnantes, impossibles à réaliser ou bien contiennent des produits toxiques. Les recettes de Cléopâtre qui nous restent sont trop peu nombreuses et ne sont pas parlantes si elles ne sont pas contextualisées.

  • La base du Labo, c’est donc la recherche. Les livres, les auteurs anciens des genres les plus variés -histoire, botanique, poésie, médecine, compilation, histoire naturelle- sont à la base de toute mon enquête et ma démarche de reconstitution de parfums et cosmétiques antiques. Chez moi, pas de spectromètre de masse, pas de chimie pour analyser le contenu d’un flacon retrouvé. Formée à la recherche en littérature, c’est par le biais des auteurs antiques et des chercheurs modernes sur le sujet que je travaille, dont une grande partie est numérisée dans les bibliothèques spécialisées.Recherche cosmétiques antiques
  • Le Labo, c’est aussi une sorte de bibliothèque-musée : celle des matières premières utilisées dans l’Antiquité, quand elles sont encore trouvables. On trouve ainsi toutes sortes de résines, de racines, de fleurs, d’épices, d’écorces qu’on trouvait autrefois pour créer des produits parfumés. On trouve aussi des huiles spécifiquement utilisées dans l’Antiquité, pour faire les parfums huileux. C’est presque un petit musée, et comme dans un musée, en tant que conservatrice, je rêve de quelque pièce rare que je pourrais récupérer et pense à celles que je possède et qui ne sont pas exactement identiques à celles de l’Antiquité. Et comme dans un musée, le préjugé qui fait des lieux de conservation des lieux morts est faux : la bibliothèque-musée du Labo, ce sont des acquisitions et donc un passé, et beaucoup de désirs et projets, donc un avenir.

Par contre, comme ce n’est pas un musée accessible au public mais fermé comme une bibliothèque privée, c’est un gros bazar dans lequel moi seule me retrouve et où je n’ai pas pris le temps de mettre une seule étiquette sur les bocaux et où beaucoup de choses sont dans leur emballage d’origine. J’aime penser et créer plus que ranger, j’avoue.IMG_5568

  • Mais le Labo de Cléopâtre, c’est surtout un labo, c’est donc un lieu où sont réalisés et testés toutes sortes de cosmétiques et parfums, ceux que je peux proposer à la vente et ceux que je ne peux pas proposer mais que je réalise malgré tout dans le but de recherches et d’acquisition des savoir-faire. En effet, la transmission des gestes n’étant plus possible, c’est en faisant, refaisant, réfléchissant sur ce qui se passe et pourquoi ça se passe que la compréhension est possible. Car il ne faut pas oublier que dans les choix de certaines techniques, il y a toute une histoire de possibilités et d’impossibilités qui se raconte en creux mais qui n’ont jamais été écrits dans les livres. IMG_5152

C’est pour cela que chez moi, il y a des parfums huileux dont la technique a été donnée dans l’Antiquité et que j’ai réalisés patiemment pour la connaissance mais qui sont trop coûteux et fastidieux à réaliser par rapport à l’utilisation des huiles essentielles qui a été une révolution dans l’histoire de la parfumerie. Sauf que, rigoureusement, l’utilisation de la distillation n’est pas historique. J’ai ainsi un parfum antique dont la recette a été suivie à la lettre et dont le parfum de roses est le meilleur que j’aie jamais senti (au premier plan).

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Malheureusement, un blog ne véhicule pas d’odeurs, donc vous n’en saurez pas plus.

  • Enfin, le Labo de Cléopâtre, c’est aussi une boutique Etsy où je vous propose des parfums qui existaient dans l’Antiquité mais d’une forme moins connue que ceux que nous connaissons actuellement et qui, pour certains, ont même été oubliés, comme c’est le cas des parfums en poudre dont je retrouve encore l’évocation dans les livres du XIX ème siècle mais qui ont progressivement disparu des ouvrages sur les parfums antiques. Un parfum sous forme de poudre de végétaux, un encens, ça ne laisse pas de trace au niveau archéologique : résines et plantes, issues de la nature, retournent à la nature une fois en terre, et y disparaissent sans un bruit, sans une preuve de leur passage.

A quoi ressemble la réalisation d’un parfum antique ?

A de la cuisine : je travaille au couteau, au mortier, à la cuillère, à l’huile, au sel, aux aromates, et une fois que le tout est fini, j’ai beaucoup de vaisselle ! Et comme en cuisine, le travail manuel peut parfois être très long !IMG_5102

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J’utilise quand même le mixeur pour les cas les plus compliqués comme le Détergent de Cléopâtre.

Je travaille masquée pour que les particules n’attaquent pas mon système respiratoire à l’usage, et aussi parce que j’ai un terrain allergique -les choses sont vraiment mal faites-!

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Bonne découverte de mon projet, de mon atelier-de « ma tour », comme dit Sophie-.

Pour découvrir les produits de ma boutique

Cet article et ces photos sont la propriété du site Le labo de Cléopâtre. Il est interdit de les reproduire sans l’autorisation de leur auteur.

Blogueuse et auteure chez Lulu

Cette semaine, je suis la blogueuse invitée du blog Lulu. Les blogueurs et auteurs ayant été invités à parler de leur expérience d’auteur Lulu, j’ai décidé de faire partager la mienne puisque j’ai écrit mon livre Réalisez un vrai cosmétique de Cléopâtre via ce moyen d’auto-publication.

Ca me tenait d’autant plus à coeur que mon expérience d’auteure et même de créatrice de boutique de senteurs de l’Antiquité dépendent entièrement des recherches que j’ai faites pour ce premier blog, Echodecythere, consacré à Aphrodite et qui a évolué dans tous les sens sans que je l’aie auparavant projeté.

Alors, lecteur, lectrice, tiens bien ton coeur, tiens bien tes rêves, amuse-toi, prends plaisir mais sois aussi rigoureux, et lance un projet de toute ton âme car tu ne sais pas jusqu’où te portera ton univers intérieur…

Pour me lire sur le blog de Lulu, c’est ici : Pour faire connaître un vrai cosmétique de Cléopâtre…

A très bientôt avec de vrais articles de fond, c’est promis !