Perle parfumée dans la parfumerie traditionnelle

Les sociétés anciennes comme les sociétés traditionnelles ont ceci de commun que leur manière de concevoir le parfum est très élargie, par rapport à celle de nos sociétés industrielles où la chimie a complètement changé notre rapport à celui-ci depuis bientôt 3 siècles. En Occident, un parfum, c’est un flacon de liquide qui peut aussi se diffuser en spray, et beaucoup plus rarement en concrète. On peut encore les décliner en savon, gel douche, déodorants et crème pour le corps.

Dans l’Antiquité, on considérait que le parfum était ce qui sentait de façon assez agréable pour qu’on ait envie de le porter sur soi, l’offrir aux dieux ou à ses morts. Entrent donc dans cette catégorie les résines et aromates qu’on faisait brûler pour la divinité, mais aussi pour parfumer ses vêtements, des poudres de plantes à parfum, et des couronnes de fleurs. Un système logique dans une société qui ne possède que ce que la Nature offre pour se parfumer, et qui sait multiplier les façons de le faire.

Car paradoxalement, effectivement, si les parfums occidentaux de la société industrielle sont complexes dans leur formulation chimique, leur variété est pauvre. A l’inverse, dans les sociétés anciennes, la palette est pauvre car elle dépend de ce que permet la Nature (pas en molécules odorantes, par contre, beaucoup plus nombreuses que dans un parfum chimique construit), mais les variétés de ce qu’on acceptait comme parfum étaient beaucoup plus grande : encens qu’on brûle, sachet odorant à porter sur soi, graisse parfumée par enfleurage, tissu imprégné d’une essence de bois ou d’autres ingrédients odorants, etc.

Photo de classe à Bora-Bora. Dans l’Antiquité, nous employions aussi les couronnes parfumées, comme l’attestent les textes des anciens philosophes grecs.

Parmi ces possibilités, une très intéressante consiste en des perles parfumées pour faire des colliers, bracelets et autres bijoux traditionnels, souvent religieux mais pas uniquement. Si elle n’est pas attestée pour l’instant dans les textes de l’Antiquité, c’est malgré tout une forme assez répandue pour figurer dans pas mal de civilisations, dont la nôtre – particulièrement pour la réalisation des chapelets.

Boutiques religieuses en ligne ou en dur proposent des chapelets en bois parfumé à la rose ou au jasmin, fleurs souvent associées à la Vierge Marie et qui donnent une dimension agréable et magique à l’acte de récitation du rosaire. Parfumé extérieurement aux huiles essentielles, ce sont des objets peu coûteux car faciles à réaliser.

Néanmoins, il exista en France un genre de perles pour chapelets aux recettes 100 % naturelles sur base exclusive de plantes à parfums et dont le résultat a l’avantage d’être à la fois agréable, équilibré et de remonter à plusieurs siècles, ce qui en fait un véritable produit de reconstitution historique – avec tous les inconvénients que ça occasionne : fragilité du produit, durabilité incertaine, etc..

Hormis ces inconvénients propres aux produits réalisés en matières naturelles, c’est un magnifique objet 100% reconstitué de notre histoire et dont la recette remonte au 18 ème siècle – si ce n’est plus loin.

Chapelet Vieille France

Sur cette base, en employant cette technique ancestrale, j’ai conçu plusieurs autres chapelets ou bijoux originaux, mais toujours en lien avec la botanique mythologique ou le patrimoine des civilisations.

Chapelet Mauvais œil aux herbes grecques
Chapelet latino aux perles de tabac
Chapelet Santa Muerte aux perles de tabac.
Collier Anubis perles de kyphi
Collier kyphi et authentique Ushbati (serviteur d’un défunt dans l’Au-delà)
Parure scarabée bleu perles de kyphi

Mais la perle parfumée, c’est aussi, et de façon bien plus simple, des perles taillées dans un bois ou un rhizome naturellement odorants.

Ce qu’il y a de particulièrement intéressant, avec la perle en bois parfumé, c’est que contrairement aux perles en pierre semi-précieuse, elle est moins répandue au niveau du commerce international. Son emploi en bijou est à la fois plus rare et plus typique d’une civilisation, et donc beaucoup plus porteuse de sens. En effet, notre façon d’aimer ou ne pas aimer une odeur sont beaucoup plus culturelles et radicales que notre façon d’accepter des gemmes.

Ainsi les perles de santal vont être présentes en Inde et dans quelques régions d’Asie – comme d’une manière générale dans la tradition bouddhiste. On y sculptera aussi les statues des divinités, et bien sûr, on en fait des mala dans les 2 religions.

Mala Ganesh perles de santal

Autre bois asiatique odorant au parfum moins connu en bois brut mais tout aussi naturel et magnifique, le camphrier, avec lequel je fais aussi des mala.

Mala bouddhiste camphrier

Mais comme c’est un bois particulièrement sacré et lié à la culture japonaise – comme on le voit dans le film Totoro – j’en fais aussi des bracelets Maneki Neko, dont la tradition, purement japonaise, s’apparente plus au shintoïsme.

Bracelet porte-bonheur Maneki-Neko camphrier

Enfin, dernier bois dont on fait des perles parfumées que je vous propose en boutique : le cyprès, arbre européen, cette fois, autrefois consacré à Hadès, et dont je fais des bracelets dans ce but.

Bracelet cyprès Père Hadès

Je fais aussi des bijoux pour Athena – et les Olympiens – avec des perles en bois d’Olivier, son arbre consacré. Ils ne sont pas odorants mais respectent la tradition grecque de l’Antiquité

Bracelet Protection hellénique bois d’olivier

En réalité, des bois ou autres végétaux parfumés dont on fait des perles, il en existe dans beaucoup de civilisations : l’Afrique en fait de traditionnels en gowé, dont l’odeur est magnifique et qui servent surtout à la séduction et aux rapports amoureux, le Maghreb en fait aussi de traditionnels et dans lesquels entrent les clous de girofle, notamment.

Le monde arabe, lui, aime les chapelets musulmans en bois d’agar, leur légendaire bois de oudh originaire d’Asie. Mais d’autres encore, jamais vus ou jamais sentis ayant pourtant existé : un bracelet mala en fèves Tonka, dont la mention a été rencontrée dans un livre de littérature classique Chinoise : Le rêve dans le pavillon rouge.

Vous l’aurez compris, si je donne autant de place aux bijoux parfumés en bois odorants ou mélanges de plantes, c’est qu’elles ont un vrai rôle – souvent relié à la religion et au sacré – dans les parfums traditionnels du monde entier et qu’il est temps de renouer avec la merveilleuse diversité de nos traditions à tous en matière de parfums naturels.

Cet article et photos sont la propriété du site Le labo de Cléopâtre. Il est interdit de les reproduire sans l’autorisation de leur auteur.

Le Labo de Cléopâtre dans Futura

Consultée par la journaliste Céline Deluzarche sur la recréation du « parfum de Cléopâtre » par deux archéologues, vous retrouverez dans cet article de Futura, mon intervention et ce que je pense dudit parfum. Un sujet que je connais bien puisque j’y travaille depuis déjà plusieurs années.  L’article, vous le trouverez ici :

Diapasmas Cléo

Ce qu’est réellement le parfum de Cléopâtre, les lecteurs de ce blog le savent s’ils le fréquentent depuis longtemps, il s’agit du Détergent, dont la recette, si elle ne peut être reproduite à 100 %, a malgré tout le mérite d’exister, d’avoir ses raisons d’être historiques d’une grande précision. J’en ai parlé il y a déjà plusieurs années ici, entre autres lieux, sur la base de recherches précises sur textes anciens, puisque je suis formée à la recherche en lettres : Du détergent au parfum de Cléopâtre

D’autre part, faisant de l’archéologie expérimentale autour des parfums anciens et ayant d’ailleurs commencé par celui de Cléopâtre, je propose cette fragrance reconstituée au mieux de ce qui est possible – c’est-à-dire pas complètement, mais de façon satisfaisante malgré tout ) sur ma boutique Etsy, dérivée en plusieurs produits :

Retrouvez d’autres articles de recherche et d’artisanat autour des parfums de l’Antiquité sur le blog, la boutique du Labo ainsi que sur la Page Facebook, et autres manifestations.

Les senteurs anciennes, c’est beaucoup de Recherche sur textes, de passion, de travail, d’expérimentations, de spéculations et de mains sales. Et de matières premières naturelles qu’on n’aime plus beaucoup toucher…

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Parfum de Cléopâtre

Cet article et ces photos sont la propriété du site Le labo de Cléopâtre. Il est interdit de les reproduire sans l’autorisation de leur auteur.

 

Zoom sur quelques recettes de Cléopâtre

Cléopâtre est censée avoir écrit un ouvrage de cosmétiques qui a longtemps fait douter de son authenticité. Pourtant, les ouvrages de cosmétiques, bien que décriés aussi à leur époque, étaient malgré tout l’oeuvre de médecins, savants ou femmes intellectuelles comme Aspasie, compagne de Périclès, et bien sûr, la célèbre reine d’Egypte.

Ces ouvrages ont connu un sort semblable, disparaissant complètement au fil des siècles tandis que quelques recettes choisies par des médecins sont parvenues jusqu’à nous pour une raison qui nous échappe car nous ne partageons plus leur culture mais qui pour eux avait du sens. C’est ainsi que des recettes de Cléopâtre ou de Criton se retrouvent dans les livres de grands médecins de l’Antiquité comme Aetius d’Amide ou Galien, au milieu d’autres qu’ils donnaient par souci d’information, de saine curiosité intellectuelle et d’intérêt pour leur science.

On a aussi fait cette remarque que les recettes de Cléopâtre étaient très axées sur les cheveux et leur chute, faisant songer à la relation de la grande reine d’Egypte avec un César vieillissant et se dégarnissant. Mais il n’en est rien. Les recettes trouvées sont celles que les médecins grecs ont conservées après les voir personnellement choisies plus certainement selon leurs obsessions personnelles. La plupart des autres recettes de Cléopâtre ont disparu, reléguées dans l’oubli par le désintérêt des médecins qui ont eu sur la mémoire médicale droit de vie et de mort sur les remèdes donnés par des auteurs qu’ils décidèrent de sauvegarder dans leur oeuvre de compilation, ou d’ignorer.

Si auteurs grecs et romains ont gardé majoritairement les recettes pour empêcher la chute des cheveux, c’est donc certainement plus par crainte de leur propre calvitie. Voici la recette la plus complète et jugée la plus efficace de celles attribuées à Cléopâtre.

« Cette recette est plus puissante que toutes, agissant également contre la chute des cheveux; appliquée aussi avec de l’huile ou du parfum sur ceux qui commencent à être chauves ou bien sur ceux qui ont une calvitie du haut de la tête, elle est merveilleuse. Souris domestiques calcinées, une partie, rameau de vigne calciné, une partie, dents de cheval calcinées, une partie, graisse d’ours, une partie, moelle de cerf, une partie, écorce d’acore, une partie – tout cela doit être broyé sec et, tandis que le miel sera ajouté au mélange en quantité suffisante, jusqu’à obtenir la consistance du miel, que l’on broie et mélange la graisse et la moelle fondues : que l’on mette de côté le remède dans une boîte en cuivre et que l’on en frictionne l’alopécie jusqu’à la repousse des cheveux. De même, en cas de chute de cheveux, il faut faire une onction quotidienne. »

Galien de comp. med. sec.

Peu ragoûtant, n’est-ce pas ?

Pourtant, sauf pour le nombre important de ces ingrédients censés garantir son efficacité, cette recette est classique dans ses composants qu’on retrouve notamment chez Pline l’Ancien, comme on retrouve d’autres recettes de Cléopâtre presque littéralement chez ce même auteur :

« La graisse d’ours mêlée à du labdanum, guérit l’alopécie. » Histoire naturelle. XXVIII

« La cendre de tête de rat, celle de sa queue et celle de l’animal entier guérissent l’alopécie. » XXIX

« La cendre d’écorce de vigne regarnit de poils les zones brûlées. » XXIII

Ailleurs, Pline écrit :

« Certains ont préféré aussi employer de la moutarde dans du vinaigre. »

Une recette qui n’est pas sans rappeler une autre de Cléopâtre :

« Une drachme de moutarde, une drachme de cresson, appliquez le tout broyé finement avec du vinaigre, après avoir préalablement rasé et lavé avec du nitre la zone à traiter, mais il est préférable de scarifier. »

Plus loin, on retrouvera des crottes de souris et têtes de mouches calcinées, chou séché, recettes qu’on retrouvera également chez Pline, mais auxquelles il ajoutera de la cendre de tête de hérisson, des lézards incinérés avec la racine d’un roseau frais (l’acore, qu’on retrouve aussi chez Cléopâtre), de la cendre de peaux de vipères et bien sûr, la très classique graisse d’ours, qui se vend encore.

Cléopâtre, comme nous tous, était moins que le fantasme qu’elle a généré, mais juste une femme de son temps avec ses croyances et ses valeurs, unanimement partagées. Bref, une femme de savoir – car à son époque, tout cela, c’était de la science ! – plus qu’une femme d’invention.

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Cet article est la propriété du site Le labo de Cléopâtre. Il est interdit de le reproduire sans l’autorisation de son auteur.

Cléopâtre sentait-elle le bitume ?

Non, ceci n’est pas un titre volontairement provocateur.

En août 2016, invitée par l’historien Christian Schwentzel, spécialiste des Ptolémées – et donc de Cléopâtre – à regarder Secrets d’Histoire, l’émission de Stéphane Bern à laquelle il avait participé, je décide, contre mon habitude, de regarder .

De nombreux thèmes sont abordés, des spécialistes interviennent, des objets intéressants sont exposés. Il est même question des parfums antiques, ce qui n’est pas vraiment pour me déplaire, jusqu’à cette affirmation d’un parfumeur, spécialiste dans son domaine : »Cléopâtre devait sentir le bitume. »

Je ne sais pas ce qu’en ont pensé les millions de téléspectateurs qui ont entendu ça, mais dans mon foyer, où on connaît très bien la senteur et – même si un peu moins- les ingrédients du parfum de Cléopâtre, tout le monde a été consterné. Mon foyer, c’est peu de gens qui ont senti ce parfum. Ce spécialiste est un homme réputé qui a l’art de faire des parfums que vous portez sûrement ou que vous connaissez, et qui est donc une autorité incontestée dans son domaine. Moi, je ne suis personne, et quelques milliers de personnes seulement ont visité ce blog.

Et pourtant, je peux l’affirmer : Cléopâtre ne sentait pas le bitume, mais les résines, les feuilles, les fleurs, réunies dans un même parfum, certes, mais qui ne contenait pas de bitume, aussi bien dans la recette contemporaine que dans la recette originelle.

Tant que l’affirmation m’apparaissait comme outrancière, je n’ai jamais pris la peine d’en faire un article, même si la formule m’a quand même bien obsédée. Mais il y a peu de temps, me penchant sur une recette d’un Kyphi donnée par Plutarque, j’ai compris le raisonnement qui avait permis de le penser. Dans la recette, en effet, le mot aspalathus apparaît. Il apparaît parfois tel quel dans les traductions, et parfois même comme « asphalte », c’est-à-dire du bitume.

Le Kyphi était le parfum traditionnel égyptien et Cléopâtre était également égyptienne, donc elle devait nécessairement sentir son parfum national, s’est certainement dit ce spécialiste.

Dans Parfums antiques, de l’archéologue au chimiste, d’autres spécialistes, Jean-Pierre Brun et Xavier Fernadez traduisent aspalathus par alhagi, c’est-à-dire une fleur du Moyen-Orient. Dans Le nom des plantes dans la Rome antique, Jacques André traduit aspalathus par alhagi ou « épine de chameau », même si d’autres pensent que c’étaient des astragales orientales. Dans tous les cas, c’est un végétal, une fleur odorante et non du jus de fossiles datant de millions d’années, même si, il est vrai, on utilisait bien le bitume naturel dans l’Antiquité, mais surtout dans la construction de bateaux.

Par ailleurs, Cléopâtre ne portait pas de Kyphi. Représentante de sa dynastie, elle portait un parfum plus moderne que le kyphi qui avait déjà au moins 1500 d’âge quand elle était au pouvoir et qui était avant tout rituel et médicinal. Certes, le parfum de Cléopâtre était aussi censé guérir les maladies de toute sa dynastie, mais celle-ci dépendait du règne d’Alexandre et de la culture grecque bien plus que de la culture égyptienne. Alexandrie, qui portait d’ailleurs le nom du grand conquérant -dont Ptolémée était un des généraux-était une ville à part, très peu égyptienne en réalité, et les parfums qu’y employait la famille royale étaient ceux apparus à la faveur des conquêtes du grand macédonien.

Sur le site d’Olfothèque, consacré aux parfums, on relève justement : »Les conquêtes d’Alexandre, sa découverte des 4 routes des épices et des aromates, introduisent l’usage du santal, de la cannelle, de la muscade, du nard, du benjoin, du costus. »

L’humanité, égale à elle-même, a toujours profité de ses nouvelles connaissances pour avancer, et quelle que soit l’époque, les hommes et femmes de pouvoir aiment le luxe et les belles choses qui leur semblent si bien les représenter, particulièrement si ce sont des nouveautés. Et eux aussi subissent les lois complexes de la mode, dépendante elle-même des nouvelles technologies, quel que soit le moment où elle exerce son pouvoir.

Or, même dans l’Antiquité, une reine moderne, élégante et d’origine grecque n’avait pas envie de sentir un vieil encens de temple de plus d’un millier d’années. Par ailleurs, même si elle aimait et respectait son pays plus que ses prédécesseurs, elle savait certainement que ce n’est pas avec un encens d’église qu’on captive un César ou un Marc-Antoine et qu’on marque l’histoire. Car non, même à l’époque de Cléopâtre, le parfum, ce n’était pas qu’un détail et surtout pas une approximation.

Mais bon, je suis juste une blogueuse à quelques milliers de visites, et que j’aie eu entre les mains les documents, les produits, que j’aie les connaissances et même le recoupement des informations, je n’ai pas l’audience d’une émission populaire de chaîne nationale, même si je dis vrai quand je prétends que Cléopâtre ne sentait pas le bitume.

Monsieur Stéphane Bern, si vous me lisez…

Le parfum non réalisé à 100% mais 100% sans bitume, je vous le propose -fait de mes mains et d’après les documents antiques – dans ma boutique Etsy.

Cet article est la propriété du site Le labo de Cléopâtre. Il est interdit de le reproduire sans l’autorisation de son auteur.

La boutique du Labo de Cléopâtre

Ceux qui me suivent depuis quelques temps connaissent mon parcours de mon premier blog, Echodecythere, consacré à la beauté à mon second, le Labo de Cléopâtre, consacré aux cosmétiques antiques, et notamment ceux de Cléopâtre.

Maintenant, le Labo de Cléopâtre, c’est aussi une boutique sur Etsy en lien avec toutes mes recherches et les sujets évoqués sur mes blogs.

Alors, devinez ce que je vends dans ma boutique ?

 

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Nettoyant de Cléopâtre

 

  • Oui, je vends une version du Détergent de Cléopâtre, le parfum de la dernière reine d’Egypte d’après le Kosmètikon.
  • Non, on ne peut pas être sûr que c’était de façon certaine le parfum de Cléopâtre, et même, c’est certain que ce n’était pas exactement lui puisqu’on ne peut le reproduire fidèlement aujourd’hui. Mais plus de 6 ingrédients sur 10 utilisés dans la recette originale y sont présents dans des proportions et selon des modalités qui étaient exigées – du moins quand c’était possible. En bref, c’est un produit qui doit ressembler au niveau de sa texture et de son odeur au produit de beauté de Cléopâtre.

Mais on n’ouvre pas une boutique avec un seul produit…

Ce que je vous propose dans ma boutique, ce sont des senteurs de l’Antiquité, c’est-à-dire plusieurs authentiques parfums historiques dont aucun n’a été inventé. Chacun, en effet, est né soit d’une recette historique précise, soit d’une description ou d’un texte littéraire évoquant des parfums. Parfois, certains ingrédients n’existent plus, ne sont plus disponibles ou ne peuvent être utilisés en l’état. Dans ce cas, il a pu m’arriver de remplacer un ingrédient avec un autre qui lui était proche.

Que trouve-t-on concrètement dans ma boutique ?

  • Des mélanges d’encens correspondant à de vraies senteurs de l’Antiquité, comme l’encens d’Aphrodite.

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  • Des kyphis, autres mélanges d’encens d’origine égyptienne mais que tout le monde antique avait adopté et adapté.

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Kyphi sur la boutique du Labo de Cléopâtre

  • Des mélanges de plantes ou de résines plus ou moins en poudre qui servaient de parfums secs, qu’on appelait diapasmas et qui servent aujourd’hui à parfumer l’atmosphère d’un lieu, un petit espace, etc.

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  • Des pyramides auto-combustibles uniquement à base de plantes.
  • Des parfums huileux faits artisanalement et qui existaient dans plusieurs civilisations.
  • Un authentique khôl

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Parfum de Cléopâtre

  • Des brûle-encens artisanaux sans charbon pour ceux qui, comme moi, ne le supportent pas.
  • D’autres sortes de brûle-encens non artisanaux mais en lien avec l’univers du Labo.
  • Des bâtons d’encens artisanaux sans produits chimiques, sans ajouts d’huiles essentielles mais uniquement composées de plantes actives et à parfum connues et employées dans l’Antiquité.

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  • Des bains médicinaux et historiques, conçus par un médecin du 3 ème siècle.

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  • Attention : Chacun des parfums du Labo de Cléopâtre est un produit de senteur mais non un cosmétique. Ils ne sont pas destinés à entrer en contact avec la peau.
  • Les matières premières sont les résines odorantes, quelques écorces, feuilles, racines, épices qu’on employait dans les parfums antiques et qu’on utilise toujours dans les parfums orientaux. Par contre, inutile d’y chercher un produit chimique moderne, une plante découverte sur le sol américain ou utilisée seulement à partir du Moyen-Age, car vous n’en trouverez pas.
  • Mes produits ne contiennent pas non plus d’ajouts d’huiles essentielles ( sauf cas précisés pour les créations) pour renforcer l’odeur; le parfum est conforme à ce qui était possible et ce qui se faisait dans l’Antiquité. La tradition n’est d’ailleurs pas perdue puisque nous la connaissons depuis toujours à travers le simple sachet de lavande. L’Orient par contre, la connaît au travers des coussins remplis d’herbes et de fleurs séchées qu’on met un peu partout dans les chambres et les vêtements pour les parfumer.

Ce sont toutes ces traditions que je veux faire redécouvrir dans ma boutique en même temps que les senteurs qu’aimaient les Anciens. Ce sont des parfums à la fois simples et historiques que les gens goûtaient à travers les encens et donc la fumée – « per fume »- lors des rituels, fêtes ou commémorations, ou dans la vie quotidienne où les diapasmas étaient polyvalents et servaient autant de parfum que de cosmétique aux usages aussi complexes que ceux d’aujourd’hui.

Alors si les parfums et les cosmétiques antiques vous passionnent, venez visiter ma boutique où vous attendent ces parfums historiques dont la collection s’enrichira bientôt d’autres senteurs authentiques ressuscitées de l’Antiquité. Vous pourrez ainsi découvrir ce qu’on sentait et aimait sentir à l’époque où on vénérait Aphrodite et où la séduction de Cléopâtre faisait plus trembler que rêver les belles Romaines. Quoique…

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Du détergent au parfum de Cléopâtre

Ceux qui sont abonnés à mon blog le savent : j’ai reproduit un authentique cosmétique de Cléopâtre issu du Kosmètikon, son livre consacré aux cosmétiques. Les recettes, authentifiées par un papyrus retrouvé en 2007, retrouvées par fragments dans des livres de médecins de l’Antiquité, ont ensuite été traduites, commentées et réunies en un mémoire universitaire.

  • Un détergent ?

La recette, que j’ai d’abord transformée en un parfum huileux, fut d’abord décrite comme celle d’un détergent pour le visage et le corps par Aetius d’Amide qui l’avait retranscrite dans ses cours de médecine.

Il était précisé qu’il avait une odeur agréable. Quand on étudie le produit, on voit que les ingrédients les plus nombreux sont odorants tandis que les ingrédients censés prendre le plus de volume sont un oléagineux et un siccatif, autrement dit un desséchant.

Quand un auteur transmet une recette, vous la réalisez comme il le dit, par respect pour lui, d’abord, et aussi parce qu’au bout de près de 2000 ans, vous savez bien que lui seul possède la clé de recettes de beauté inconnues de votre civilisation. J’ai donc réalisé le produit conformément à la description et quand je l’ai eu réalisé, je l’ai employé moi aussi comme un détergent, mais aussi comme un déodorant, bien que ça n’ait pas été écrit.

Pourquoi comme un déodorant ?

Il faut réaliser ce produit et le sentir pour comprendre. C’est un produit à la fois odorant et agréable, comme le dit Aetius d’Amide, et il n’est pas difficile de s’apercevoir que ce n’est pas un détergent ordinaire. Parmi les recettes de Cléopâtre, il reste d’ailleurs un autre détergent qui n’est pas destiné à parfumer, ce qui nous prouve assez qu’il n’était pas besoin d’une demi-douzaine d’ingrédients odorants pour créer un nettoyant. Ce produit fait donc naturellement penser à un parfum.

  • Un parfum ?

Ayant pris le cosmétique de Cléopâtre pour un détergent, je ne me suis pas demandé si, à cause de sa nature très odorante, il n’avait pas plutôt été conçu comme un parfum. C’est à la faveur de l’article de Pline sur les parfums que la question s’est posée. En effet, au milieu des autres compositions plutôt vagues de parfums créés à cette époque, celle du parfum sec, appelé diapasma, a attiré mon attention. D’après Pline comme d’après les notes de son traducteur chez la Pléiade, un diapasma est un parfum sec constitué de matières odorantes et d’un siccatif, ce qui caractérise aussi le détergent de Cléopâtre.

  • Détergent ou diapasma ?

La question peut être posée car quoi faire de l’oléagineux, majoritaire dans la recette ? Dans la description du diapasma, sa présence n’est pas mentionnée, mais ça ne veut rien dire, d’abord parce que tout parfum composé a besoin d’une base neutre majoritaire pour créer une harmonie. Un oléagineux, dans un parfum liquide, serait l’huile de base dans un parfum antique et l’alcool dans un parfum moderne. Ensuite, les Anciens ont eu tendance à occulter certaines choses, soit qu’elles étaient connues de tous soit qu’au contraire, elles n’aient pas été connues d’eux. Autrement dit, un diapasma pouvait très bien contenir d’autres ingrédients indispensables non mentionnés.

Reste la question de la mention « détergent » sur ce produit d’après Aetius d’Amide. Reproduisait-il également le mode d’emploi de Cléopâtre ou a-t-il juste donné un emploi nouveau à un produit dont il aimait la recette mais qu’il n’a pas su reconnaître comme un parfum, l’usage s’étant perdu, par exemple. Ce n’est en effet pas impossible puisqu’il écrivait au VI ème siècle ap. J-C quand Cléopâtre a vécu au I er avant J-C, autrement dit 600 après !

Et ne pourrait-on penser que ça puisse être un mélange des 2 ?

  • Le vrai parfum de Cléopâtre

En revanche, ce qui paraît évident, c’est que le parfum du détergent était bien celui de Cléopâtre. Les auteurs grecs et latins parlent facilement de parfums royaux, et dans son Histoire naturelle, Pline donne la composition du parfum des rois Parthes et d’autres parfums célèbres à son époque, dont le nombre d’ingrédients variait de un – comme le parfum exclusif de myrrhe – à 26 dans la cas des rois Parthes. Un peu entre les deux, le parfum de Cléopâtre contenait 10 ingrédients.

Quoi qu’elle ait fait de ce produit odorant, il est certain qu’il la distinguait comme reine, le parfum étant, dans l’Antiquité, l’apanage des riches, des rois ou des dieux, et il paraît certain également qu’il soit né de son propre goût pour certains ingrédients parmi ceux dont toute l’Antiquité savait faire des parfums – ou plus exactement, le goût de sa lignée ptolémaïque, les senteurs présentes dans ce produit concordant parfaitement avec les conquêtes d’Alexandre.

Dont :

Cet article et cette photo sont la propriété du site Le labo de Cléopâtre. Il est interdit de les reproduire sans l’autorisation de son auteur.

Cléopâtre et son célèbre bain au lait d’ânesse

Tout le monde sait que Cléopâtre – pièce de droite – se faisait des bains au lait d’ânesse : on le disait quand j’étais enfant, et on le disait déjà du temps de mes parents. Et pour être honnête, ayant été passionnée assez tôt par Cléopâtre et pas toujours hostile au marketing, cette information me fascinait. J’ai acheté, moi aussi, comme toute fan de Cléopâtre, la boîte de lait de bain en poudre pour m’offrir ce luxe et du rêve.

Aujourd’hui, cette information est répandue partout : sur internet, dans des livres que j’ai moi-même achetés et cette information profite à des enseignes qui développent des produits à base de lait grâce à cette légende. Oui, une légende.

Car en m’intéressant à Cléopâtre, et plus précisément à ses cosmétiques, je me suis aperçue qu’aucun historien n’a mentionné ce fait qui aurait pu ajouter aux reproches qu’on lui faisait et qui étaient si nombreux et si graves parfois qu’on en a forcément inventé pour nuire à sa réputation. En revanche, les historiens romains connaissaient cette pratique mais l’attribuaient à une autre impératrice, romaine, cette fois, la belle et coquette Popée, femme de Néron, qu’on voit représentée sur la pièce de gauche.

Dion Cassius, en bon historien romain, la mentionne dans son Histoire romaine pour critiquer son luxe : »Cette Sabine vivait dans un luxe tel que les mules qui la conduisaient avaient des harnais d’or, et que chaque jour, on trayait 500 ânesses qui avaient mis bas récemment, afin qu’elle pût se baigner dans leur lait, car elle avait un soin extrême de sa beauté et de l’éclat de sa personne. » Livre 62. 28.

Pline confirme ce fait, mais en tant que naturaliste, il s’intéresse beaucoup moins au luxe qu’aux vertus de cette pratique pour la peau : »On croit que le lait confère une certaine blancheur à la peau des femmes. En tous cas, Popée, épouse de Domitius Néron emmenait partout avec elle cinq cents ânesses ayant mis bas, et elle plongeait son corps entier dans la baignoire remplie de ce lait, croyant qu’en outre, cela retendrait sa peau.« Livre X. XCVI. 238. Mais là où le texte de Pline est capital, c’est qu’il affirme que c’est Popée, impératrice entre 63 et 65, qui en institue la pratique, et non Cléopâtre, reine d’Egypte qui mourut au siècle la précédant : »On pense effacer les rides du visage et rendre la peau plus douce et blanche avec du lait d’ânesse, et il est connu que certaines femmes s’en font des fomentations sur les joues 7 fois par jour en respectant bien ce nombre. C’est Popée, épouse de Néron, qui a institué cet usage, prenant même des bains de lait et se faisant accompagner pour cette raison de troupeaux d’ânesses.« XXVIII.L.183.

En faisant des recherches, on s’aperçoit que les auteurs anciens parlant du bain au lait d’ânesse ne font pas la confusion et l’associent bien à Popée. Ainsi, dans son étude sur Bretonnoyau, le Dr Wiant cite les vers de ce médecin qui écrivait aussi de la poésie au XVI ème siècle :

« La venaison d’un loup, la tresse ( traîte) d’une ânesse

Rajeunissent le teinct aussi bien que la gresse,

Comme jadis Popée aux dames enseignait,

Alors que toute nue en ce lait se baignait. »

De même, en 1853, dans son Histoire de la prostitution, Pierre Dufour associe bien la femme de Néron à l’utilisation des bains au lait d’ânesse.

En 1858, pourtant, dans une notice destinée à valoriser l’utilisation des bains de petit-lait, Adrien Baraniecki prête à Cléopâtre et Aspasie, sans aucune référence à l’appui, l’utilisation des bains de lait d’ânesse. Erreur ? Arrangements avec la vérité, on va dire. Baraniecki est là pour convaincre un auditoire de médecins des bienfaits du bain de lait. Cléopâtre et Aspasie partagent toutes deux des avantages pour une assemblée de médecins : elles étaient savantes, intelligentes, ont eu un rôle politique et sont connues pour avoir écrit des livres de cosmétiques et de médecine. Popée, n’ayant eu aucune de ces qualités, a disparu de l’argumentaire. Pourtant, ce petit texte confidentiel n’a certainement pas pu avoir un impact sur le grand public.

J’ai longtemps cru que l’association des bains de lait d’ânesse et de Cléopâtre plutôt que Popée était due à un savant calcul visant à vendre des produits en préférant une reine plus populaire et valorisée comme l’a fait Baraniecki. Et puis, j’ai découvert un roman de moeurs de 1864 d’Arsène Houssaye, mademoiselle Cléopâtre, où l’héroïne, courtisane parisienne, prend un bain nue devant son ancien amant. Ce motif du bain de Cléopâtre est en réalité très ancien. Lors de leur passage à Alexandrie on faisait visiter aux savants et envoyés diplomatiques en route vers Jérusalem des tombeaux vides de la nécropole qu’on présentait comme les bains de Cléopâtre. Je suis alors rappelé du bain de Cléopâtre dans le film avec Liz Taylor et Richard Burton, celui dans Astérix, celui de l’actrice maquillée en Egyptienne qui devait faire le succès du savon au nom de la reine mythique. Et si le grand public avait tout simplement mélangé les deux – à la faveur d’une attraction touristique commune à Alexandrie mais fausse – la Cléopâtre du roman, parisienne et courtisane, et la Cléopâtre historique, égyptienne, et que les historiens qualifiaient aussi de courtisane ?

Ce ne serait pas la première fois, témoin cette règle de comportement dans les auberges du XVII ème siècle mentionnant que si on voulait y dormir, il fallait y prendre aussi son dîner, devenu – certainement à cause d’Alexandre Dumas qui le met en scène d’une manière comique dans Les trois mousquetaires – un proverbe à valeur de vérité : »Qui dort dîne. » laissant croire aujourd’hui encore à beaucoup qu’en dormant, ils n’éprouveront pas la faim et n’auront pas besoin de manger.

Cet article est la propriété du site Le labo de Cléopâtre. Il est interdit de le reproduire sans l’autorisation de son auteur.

Cosmétiques de Cléopâtre : fantasmes, mensonges et vérité

Quand on désire découvrir les vrais cosmétiques de Cléopâtre, on se trouve confronté à plusieurs problèmes :

  • Le premier, c’est le fantasme

Plus qu’une souveraine historique, Cléopâtre est un mythe de beauté, d’intelligence, de culture, et  ce depuis l’Antiquité où elle était déjà célèbre. Quand une femme cherche une information sur ses cosmétiques ou n’importe lequel de ses secrets, son désir, son fantasme, ses rêves d’identification sont plus forts que ceux suscités par une simple curiosité historique. Son désir est souvent d’acquérir les mêmes pouvoirs que la reine d’Egypte. C’est à la fois le moteur de la personne qui fait la recherche et son obstacle.

  • Le second obstacle, découlant du premier, c’est le mensonge

C’est normal ! Si ce que vous voulez, c’est du rêve et que la réalité ne peut pas vous l’offrir, on va vous mentir. Je ne peux plus compter le nombre de sites et de livres qui prétendent vous donner des recettes de Cléopâtre quand ils vous donnent en réalité des recettes de cosmétiques naturels très ordinaires contenant des ingrédients dont on a l’habitude, qui font intemporels et qu’on emploie toujours avec plaisir : du lait – d’ânesse préférablement – du raisin, du nigelle, voire, de la fleur d’oranger, etc. On vous raconte également comment Cléopâtre se maquillait ( ce dont les historiens romains ne se sont pourtant pas préoccupés ) et vous pouvez même trouver sa recette de rouge à lèvres !

On trouve de tout sur le net, et surtout n’importe quoi ! Le plus habile, c’est le site de Consoglobe qui a fait un dossier complet sur « les secrets de beauté naturels de Cléopâtre » qu’on a doté  du mémoire d’Anne-Lise Vincent sur le Kosmètikon que j’avais mis en lien pour bénéficier d’une source crédible tout en livrant de  banales recettes qu’on trouve un peu partout sur le net mais qui n’ont jamais figuré dans le Kosmètikon, comme c’est pourtant écrit.

Si la lectrice ne vérifie pas, c’est gagné : le site gagne un article célèbre et plus de visibilité. Et ça a marché. L’article parvient à se positionner très haut sur la première page du moteur de recherches tout en offrant du vent !

  • Alors, comment reconnaît-on un vrai cosmétique de Cléopâtre ?

Si vous fantasmez encore, la réponse ne va pas vous plaire.

– On reconnaît un vrai cosmétique de Cléopâtre à la fiabilité de sa source, c’est-à-dire des textes antiques de médecine qui en ont parlé. Si la recette donnée sur un site, un ouvrage ou ailleurs ne peut se vérifier dans un texte antique consacré à la médecine ou d’un livre de recherches sur base de références universitaires en lettres classiques, en médecine ou en histoire, alors ce n’est pas un cosmétique de Cléopâtre. Si vous voulez savoir si on vous a livré une vraie recette, il n’y a pas d’autre choix que d’aller comparer.

– Si vous trouvez malgré tout que c’est difficile d’accès, retenez alors ces indices : un cosmétique de Cléopâtre est toujours difficile, que ce soit dans sa réalisation ou dans notre crainte, appréhension ou notre répugnance à l’idée de l’utiliser. Dans l’un ou l’autre de ces domaines, un authentique cosmétique de Cléopâtre n’est jamais facile d’accès.

Autrement dit, si c’est facile à faire ou facile à accepter, ce n’est pas un authentique cosmétique de Cléopâtre,car 2000 ans d’évolution séparent nos conceptions en matière d’hygiène et de beauté.

Bien sûr, il est toujours possible de s’imaginer qu’on vous propose alors quelque chose d’à la fois inaccessible et d’inauthentique, mais le but étant de vous faire rêver et de vous plaire pour gagner du crédit, quitte à vous donner une fausse recette, autant vous en donner une sexy qui correspond à l’idée que vous vous faites de la grande reine d’Egypte !

En bref, ce que vous attendez des cosmétiques de Cléopâtre conditionne l’offre qui vous en est faite. C’est donc à vous de décider si vous voulez des recettes qui vous font rêver au prix du mensonge ou des recettes authentiques qui ne parviendront à vous faire rêver qu’après vous avoir fait réfléchir.

Cet article est la propriété du site Le labo de Cléopâtre. Il est interdit de le reproduire sans l’autorisation de son auteur.