Le jardin des dieux en images

En tant qu’artisane des senteurs, qui reconstitue les parfums de l’Antiquité, il n’est pas facile de communiquer la façon toute symbolique et sacrée dont je vois les végétaux avec lesquels je travaille. Dans l’Antiquité comme dans toute société traditionnelle, les éléments de l’environnement qui sont vitaux et qu’on reconnait comme tels, acquièrent une dimension sacrée qui va structurer la mythologie et pénétrer profondément la culture.

Des évidences avec lesquelles notre société de surabondance et de chimie est plutôt en rupture et qu’elle peine à ré-apprendre, pour des raisons bien compréhensibles.

Dans le livre « Le jardin des dieux », de Laure de Chantal, les végétaux au cœur de la mythologie gréco-romaine vous sont racontés et remis dans une perspective historico-culturelle qui a l’avantage de faire la lumière sur cette importante.

Un travail magnifique sublimé par le travail d’illustration de Djohr Guedra, qui s’appuie sur des planches botaniques de gravures du XVIII et XIX ème siècle, renforcées. par des sur-impressions colorées et symboliques qui parviennent à unir en une seule image la forme de la plante et la culture qui lui fut associée jusqu’à la poétique. Ce qui, moi, me renvoie symboliquement au travail de reconstitution des parfums anciens.

Ici la myrrhe, dont l’histoire est associée à Aphrodite, une malédiction divine, un inceste, et son grand amour, le bel Adonis. Une histoire de transformation végétale.

Le beau Narcisse, lui aussi victime d’une malédiction divine et épris de lui-même, dont le symbole se trouve dans l’image en miroir. Le jaune de la fleur reste la couleur symbolique de la trahison. Ici encore, c’est une métamorphose dont Ovide aimait nous raconter les histoires.

La menthe, associée à Perséphone et aux Enfers, dont la symbolique est mise en valeur ici par le rouge et le noir; rouge qui agit en couleur complémentaire du vert de la plante autant qu’il rappelle le sang des morts. Mais aussi le sang d’Adonis, dont Perséphone était aussi éprise et qui devait passer la moitié de son temps aux Enfers avec elle…

Le laurier d’Apollon, Daphné transformée pour lui échapper, plante de divination, plante poison dans la majorité de ses espèces autres que le véritable, plante de la gloire, avec ses baies qu’on allait cueillir quand on avait réussi ses examens et qui nous restent dans le nom de notre premier diplôme : baccalauréat, qui veut dire baie de laurier.

Enfin, un petit dernier : l’olivier d’Athéna, ce don utile qu’elle fit à la ville et qui lui valut son patronage et son nom. Ici, les racines dans le temple font référence à l’Acropole, sur lequel temple d’Athéna et olivier sont liés depuis toujours, entremêlant leurs racines à celles de l’histoire d’Athènes..

Cet article est la propriété du site Le labo de Cléopâtre. Il est interdit de le reproduire sans l’autorisation de son auteur. Les illustrations sont de Djohr Guedra pour le livre Le Jardin des Dieux de Laure de Chantal.

 

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